Toscane – Ombrie 6

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Les étapes du voyage

 Sesto Fiorentino : pour le cinquième jour à Florence, après 4 nuits passées au camping, nous allons à Sesto Fiorentino, commune quasiment limitrophe (en tout cas on ne traverse pas beaucoup de campagne pour s’y rendre), à quelques kilomètres au nord-ouest, pour y visiter la villa médicéenne de « La Pétraia », une pure merveille.

Après cette délicieuse visite nous allons nous installer sur un parking réservé aux camping-cars, qui n’est autre que celui du magasin « Lidl » ; il est très facile à trouver, sur l’avenue Ludovico-Ariosto, une des plus importantes de la ville. L’environnement n’est pas terrible mais ça dépanne et c’est gratuit.

 La route du Chianti :  c’est assurément le plus charmant, le plus romantique et le plus authentique parcours toscan tel que notre imaginaire avait pu le concevoir ; il relie Florence à Sienne, faisant la route buissonnière en traversant les ravissants villages de Vitigliano, Campana, Pieve de Panzano, Castellina in Chianti, où existe  une grande aire pour camping-car tout au bord de la route, Radda in Chianti, Gaiole in Chianti (au passage, superbe château de Brolio). L’embranchement de la route qui conduit, un peu à l’écart, au hameau de Volpaia, pourtant indiqué par nos deux guides, est resté introuvable, nous avons dû renoncer.

– Impruneta : cette bourgade, spécialisée dans la fabrication de céramiques et dans laquelle on peut, paraît-il, visiter certains ateliers, peut être atteinte, selon le guide et aussi la carte routière, à partir de Grassina, juste au sud de Florence, par une toute petite route. Cependant, même en cherchant bien et même après avoir fait demi-tour, nous ne la trouvons pas. L’indication de sa direction n’apparaît sur un panneau que dans Greve in Chianti, plusieurs kilomètres plus bas. Après avoir perdu beaucoup de temps à chercher nous arrivons  dans le village où nous ne trouvons rien de particulier ni d’intéressant, et surtout pas d’ateliers  de céramique ni aucune boutique qui en faisait négoce. Cela restera comme l’un des plus grands mystères de ce voyage…

– Greve in Chianti : près de l’embranchement de la route qui monte à Montefioralle (voir à ce nom, juste après), au bord de la rivière calme et sous de grands arbres, il y a une super-aire de service.

– Montefioralle : il faut quitter la route principale sur la droite dans le bourg de Greve in chianti et monter dans le très charmant hameau de Montefioralle, un nom qui chante déjà. Il y a là, tout en haut de la montagne, dans une ruelle à l’intérieur des fortifications, une taverna dont la salle surplombe la plaine de façon vertigineuse, une taverna dans une vieille bâtisse bien retapée, où la cuisine est familiale et confectionnée avec soin, où on prend son temps, où le patron et le cuisinier viennent tailler une petite bavette avec vous. Et les tarifs sont plus que raisonnables. C’est la « Taverna del Guerrino ». Un endroit charmant, vraiment.
Inconvénients : la route, qu’il faut emprunter depuis Greve in Chianti, ne fait que 2,3 m de large, est très sinueuse et très fortement pentue (obligation de monter en première). Avantage : elle ne fait qu’un kilomètre de long. A ne pas rater, même si ça doit être à pied !

– Castellina in chianti : poursuite de la promenade bucolique dans le même décor de rêve. Ce village bien sympathique mérite un petit arrêt pour y jeter un œil. Quelques  panonceaux en bordure de route invitent le promeneur à s’arrêter pour acheter du vin ou de l’huile d’olive.

C’est ce que nous allons faire un tout petit peu plus loin, non pas au bord de la route mais au cœur de la fattoria « Felsina ».

– Les fattoria et « Felsina » : Tout le secteur, je ne me lasse pas de le répéter, est une pure merveille : des vallons et des coteaux recouverts de vignes, de champs d’oliviers et, de place en place, quelques cyprès qui s’élèvent tels des « i » comme pour ajouter encore une touche de grâce et de majesté au paysage. Et soudain, plantée là au milieu, une fattoria, une ferme, ombragée par un gros bouquet de pins centenaires.

Ici, une double rangée de cyprès entre lesquels monte légèrement en ondulant un chemin, conduit à l’une de ces fermes où, à coup sûr, on fabrique vin et huile d’olive ;
là, une belle allée, plate et rectiligne, bordée d’un côté des éternels cyprès et de l’autre d’une rangée de non moins éternels oliviers, invite à s’y engager ; il suffit d’oser pénétrer, tout doucement afin de mieux en jouir, dans ce décor bucolique à souhait et vous voilà au cœur du domaine.
On vous accueille, sans trop de surprise, avec une gentillesse confondante. C’est ce qui nous est arrivé au domaine « Felsina », aux portes de Castelnuovo Berardenga. On nous y a même offert l’hospitalité pour la nuit !
Poussés par le démon de la curiosité nous aimerions bien nous imprégner un peu plus de ce lieu enchanteur : Stefano, un homme fort sympathique, qui travaille à la fattoria, s’occupe de nous, nous conduit dans les caves à vin insoupçonnées car souterraines, des caves où sont stockées des centaines de futailles de chêne ; il faut dire qu’on fabrique ici l’un des vins les plus renommés de la région, le fameux « chianti classico », authentifié par le label « gallo nero » (coq noir) ; l’un des plus chers, aussi.
Dans un vieux bâtiment adjacent couvert de solides charpentes, ce sont les cuves à huile d’olive ; on vous soutire au robinet le nombre de litres que vous souhaitez, une huile naturelle, non filtrée, trouble, qui semble douce dans la bouche mais si fruitée qu’elle pique le gosier au bout d’un instant.
Merci, Stefano, pour cette visite enthousiaste et ces agréables moments. Le lendemain matin c’est avec quelques regrets que l’on reprend en sens inverse la belle allée pour rejoindre la route.

 Sienne : contrairement à Florence, qui est dans une cuvette, Sienne, comme la majorités des cités toscanes, est sur un piton. En arrivant dans les premiers faubourgs, en contrebas de la ville, le camping « Colleverde » (desservi par le bus n° 3 et indiqué dans le Routard), est fléché. Il est situé entre l’immense bâtiment de l’hôpital (c’est le seul aussi gigantesque, on ne peut pas le manquer) et la gare ferroviaire, à l’écart du centre-ville. Comme toujours, accueil sympa, terrasses étagées bien plates, bornes électriques, vidange, remplissage, ombre, calme, conseils, plan de Sienne gratuit. Bien, très bien, très très bien. Et pour 23 € par nuit seulement, tout compris. Nous y passerons trois nuits.

Alors attention au piège pour les inconditionnels des aires de service : une vaste aire, non gardée (je n’y ai pas vu de dispositif de vidange mais me garderai de dire qu’il n’y en a pas), en bordure de la grande route (trafic de poids lourds et air vicié garantis), asphaltée et en plein soleil, à quelque distance de la même gare, est remplie de camping-cars en permanence. Mais pour vous installer là il vous en coûtera 20 € par jour !

 Sienne est une ville très attachante, même dans la rue et sur ses placettes on ressent une impression de bien-être ; cité à échelle humaine plus qu’à Florence encore, on ne se lasse pas de parcourir ses ruelles et de pratiquer la passeggiata sur la célèbre place du Campo, là même où se déroule chaque année le fameux Palio, cette course effrénée de chevaux qui doivent en faire le tour au galop. Ici on comprend mieux cette coutume de la promenade juste pour le plaisir.


Naturellement tout le secteur du centre-ville recèle les monuments divers : musées, galeries, églises, oratorio, couvent, etc. qu’il ne faut pas omettre de visiter car ils sont les dépositaires d’une extraordinaire richesse ; ils sont aussi la mémoire collective de ce que les hommes ont peut-être fait de mieux dans l’Histoire, ce n’est pas si courant. On y trouve aussi bien d’autres  curiosités dont les guides de tourisme font état et qui méritent qu’on s’y attarde un peu. Et puis il y a la vie, le mouvement, la multitude bon enfant, les terrasses de cafés et restaurants ô combien avenantes. C’est la ville de l’anti-stress et de la convivialité entre autochtones et visiteurs qui ne se connaissent pourtant pas ; Sienne, c’est quelque chose…

Si vous avez l’occasion, comme nous, d’y être présents le jour de la Sainte-Catherine de Sienne (29 avril), vous assisterez à un spectacle peu banal, en tout cas improbable en France : les autorités politiques, militaires et religieuses fêtent ensemble, au cours d’une cérémonie, la sainte patronne de la ville. Ainsi, un ministre et le maire de la ville, un archevêque en grande tenue d’apparat et un général en grand uniforme se retrouvent sur une estrade, chacun y allant de son petit discours, devant des bataillons réunis de l’armée de Terre, de l’armée de l’Air, de la Marine, des carabiniers, de policiers et même d’infirmières en uniforme « à l’antique » avec jupe bleue à mi-mollet, tablier blanc et voile sur la tête, tous impeccablement au garde-à-vous.

Avant cette mise en scène, trois représentants de chacun des douze quartiers qui concourent chaque année dans le cadre du Palio donnent la parade, en tête grandes oriflammes multicolores, toutes différentes, de même que les costumes de bouffons sortis d’un autre âge dont sont travestis les personnages ; dans chaque équipe, deux tambours roulent de façon ininterrompue, toutes les équipes répétant à l’infini la même « mélodie » sans aucune recherche d’harmonie avec les autres. Cacophonie garantie pour un spectacle qui attire une foule immense contenue derrière des barrières.

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